Dans notre société, il est vu comme une vertu de savoir s'occuper des autres avant de s'occuper de soi. Cela va même au-delà: il est souvent jugé comme égoïste de se préoccuper de nous avant de s'occuper des autres. Nous évoluons donc dans une atmosphère où nous étouffons souvent nos besoins que nous classons bien souvent dans la case des caprices ou bien que nous mettons en dessous de la pile, avec les choses à faire si possible, si le temps, si rien d'autre, si... Et tout cela, au dépends de notre bien-être et de notre santé.
Poussée à l'extrême, cette tendance peut même nous amener jusqu'à des situations de burn-out, par exemple.
Vous vous demandez peut-être comment cela peut-il nous emmener au burn-out (et d'autres maladies), ou encore pourquoi s'occuper des autres avant soi peut être délétère. Cet article répond à ces questions, mais avant, clarifions ce que sont nos besoins.
Qu'est-ce qu'un besoin?
Selon le Larousse, le besoin c'est: une "Exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique" (ou à l'existence).
Nos besoins apparaissent donc ponctuellement, lorsque ce qui est nécessaire pour notre survie, notre vie et notre bien-être, nous manque. Quand le manque est comblé, le besoin disparaît.
Exemple: le sommeil est nécessaire au bon fonctionnement de mon corps, il influence ma santé physique et psychologique. Si je perçois un manque de sommeil, le besoin de repos apparaît. Une fois mon repos pris, en quantité et qualité suffisante, alors le besoin de sommeil disparaît jusqu'au prochain manque.
Si cette définition ne vous paraît toujours pas claire, n'hésitez pas à me contacter pour avoir plus de détails!
Pourquoi combler nos besoins est-il important?
Notre vie nécessite certaines conditions. Le psychologue Abraham Maslow a identifié 5 types de besoins humains universels (voir image ci-dessous). Ce sont les conditions sans lesquelles, selon lui, l'être humain ne peut vivre.
Ce qui est important de noter c'est que, quelle que soit la catégorie, tous ces critères sont importants. On s'accorde aujourd'hui pour dire, que malgré les apparences, cette pyramide ne classe pas les besoins par ordre d'importance, mais peut-être d'urgence (et encore, cela est relatif).
Étant donné que le besoin est créé par un manque, logiquement, si ce manque n'est pas comblé, il y aura des impacts. Voici alors quelques uns de ces impacts.
Les impacts d'un manque non comblé
Des impacts directs:
Jusque là, nous avons compris que le besoin naît du manque d'une chose qui serait nécessaire à notre vie.
Qui parle de vie, parle de santé, n'est-ce pas?
L'impact direct d'un manque sévère de nourriture est assez clair : nous allons avoir des problèmes de santé (je ne citerai pas les symptômes).
Il est par contre moins évident de s'imaginer l'impact direct du manque sévère de respect sur notre santé (physique ou mentale). Pourtant, si ce manque existe et n'est pas comblé, il peut créer des émotions et des pensées négatives, qui vont avoir un effet physique et psychologique sur nous et détériorer notre santé.
En fonction de la durée et de la gravité de nos manques, les impacts sont relativement proportionnels, à plus ou moins long terme sur notre santé. Cela est le cas pour tous les besoins illustrés dans la pyramide de Maslow.
À ceux-là vont s'ajouter des impacts indirects:
Lorsque nous éprouvons un manque (donc lorsque nous avons un besoin), notre cerveau ne réfléchira, ne verra le monde qu'à travers le filtre de "je manque de...(complétez avec le besoin de votre choix)". Cela va donc influencer nos actions, notre communication et notre savoir-être.
Exemple: Je manque de nourriture > j'ai besoin de manger > je sens mon ventre gargouiller et cela me rend irritable > je deviens impatient(e) > je regarde l'heure bien plus souvent que d'habitude > je réfléchis à ce que je vais manger > je me dépêche de terminer ce que je suis en train de faire > je fulmine si je perds le contrôle et prends du retard > si l'on me fait une réflexion au sujet de mon empressement je risque de mal réagir > etc.
Il va donc y avoir des impacts négatifs éventuels sur la qualité de mon travail, la qualité de mes relations, la qualité de mes réponses à mes autres besoins évalués comme moins urgents, etc.
Et ces impacts là, vont également influencer ma satisfaction dans ces domaines en particulier et peuvent donc créer de nouvelles sensations de manque.
En résumé:
Si je ne me préoccupe pas de répondre de façon adaptée à mon besoin, non seulement j'abîme ma santé (que ce soit sur le court ou le long terme), mais en plus, je prends le risque de créer de nouveaux besoins dans d'autres catégories de ma vie, ce qui, sur le long terme alimentera ma mauvaise santé. Je serai dans un cercle vicieux au détriment de ma vie et de mon bien-être physique et mental.
Pourquoi mettre mes besoins en priorité face à ceux des autres?
Évidemment qu'au quotidien, il y des manques plus ou moins sévères et donc des besoins plus ou moins grands et plus ou moins urgents de ceci ou de cela. Il s'agira toujours de bien évaluer ces manques et donc de bien évaluer nos priorités.
Mais la question de pourquoi moi avant l'autre relève d'un autre sujet. Il s'agit là de comprendre que:
vous êtes la seule personne au monde dotée de la capacité de ressentir vos manques
vous êtes la meilleure personne au monde capable d'estimer quelle est la réponse à plus adaptée à votre besoin en terme de quantité et de qualité
et surtout, vous êtes la seule personne au monde qui a la responsabilité de répondre à vos besoins.
Il est vrai que, lorsque nos besoins sont récurrents en quantité et qualité (comme par exemple le besoin de dormir environs 8h par nuit), nous savons que nous fonctionnons comme cela et si cette habitude est de longue date, on peut prendre cela comme une évidence. Dans ce cas là, il peut être facile de croire que nos proches doivent également le savoir aussi bien que nous et avoir un comportement adapté à notre besoin qu'ils connaissent.
Ceci est un piège. Car, si notre besoin est habituellement toujours le même, il n'ai vrai que dans une situation habituelle (ou normale disons). Dès lors que quelque chose vient perturber nos habitudes (je me suis couchée plus tard la veille, j'ai eu une journée plus fatigante, je suis malade, mon sommeil a été interrompu, etc), notre besoin est différent, et le comportement correspondant à notre besoin habituel devient inadapté. C'est bien pour cela, que non seulement nous devons nous fier à nos ressentis, mais surtout, nous devons garder notre responsabilité de répondre à nos besoins.
Garder notre responsabilité de répondre à nos besoins, cela veut dire que vous intégrons que nous sommes les seuls à avoir cette responsabilité et cela veut dire que nous faisons tout ce qu'il faut pour que répondre à nos besoins soit possible et c'est seulement dans ce contexte alors, que nous pouvons mettre les autres à contribution: en leur communiquant notre besoin, ce que nous voulons mettre en place et en leur expliquant comment ils peuvent nous aider. Cela est tout à fait différent de la situation évoquée plus tôt, où l'on penserait que notre besoin est un acquis et qu'il n'est pas nécessaire de communiquer autour, mais que nos proches se doivent de nous aider malgré tout.
Garder notre responsabilité de répondre à nos besoins, c'est aussi se rappeler le principe du gilet de sauvetage: Dans un avion comme dans un bateau, le personnel chargé de notre sécurité nous répète que nous devons en toute situation de danger installer notre matériel de sauvetage sur nous-même, avant d'aider qui que ce soit (même nos propres enfants). Et cela pour une simple raison: si je ne survis pas, je ne peux plus aider mon prochain! Ce principe peut être appliqué dans notre vie dans sa globalité.
Donc la règle que nous impose la société "Les autres d'abord, moi ensuite" est absolument inadaptée.
En fait, la règle d'or que nous devrions appliquer ce n'est pas forcément "moi d'abord, puis les autres ensuite", mais surtout "Moi et les autres".
Quand on part du principe "Moi et les autres", on peut mettre devant nous nos besoins et les plans d'actions nécessaires à les combler, ainsi que les demandes d'aide des autres, puis nous pouvons évaluer le caractère urgent de chaque point, afin d'avoir une réponse adaptée. Cela, en gardant en tête que nous devons combler nos besoins afin d'avoir les ressources nécessaires pour enfin prendre soin des autres.
La bienveillance et le respect de soi
Vous l'avez compris, cet article vous invite à rester dans la bienveillance envers l'autre. Il ne s'agit pas d'agir de façon égoïste, c'est à dire de n'être à l'écoute que de soi et de ne pas tenir compte des autres. Par contre, l'invitation est d'adopter autant de considération pour soi que pour les autres.
Dans le même temps, l'idée est de revoir les priorités avec objectivité et avec tous les nouveaux éléments, c'est-à-dire, en considérant la place de nos responsabilités ainsi qu'en n'oubliant pas, que nos besoins non comblés nous sont délétères et nous privent de nos ressources. Ressources, qui souvent nous sont nécessaires pour venir en aide au autres.
En tout temps, il convient de bien mesure le caractère important et urgent de répondre à tel besoin ou à telle demande et en quelle quantité et qualité.
S'auto-coacher : Je remets mes besoins en priorités
Apprendre à reconnaître mes besoins
Si vous avez l'habitude de vous occuper des autres et peu de vous, il est possible que vous ayez des difficultés à reconnaître vos besoins.
Dans ce contexte, je vous conseille de commencer par la catégorie des besoins physiologiques. Vous y trouvez les besoins de: respirer, se nourrir, s’hydrater, le besoin de sexe, de sommeil, d’homoéostase et d’excrétion.
Voici l'exercice auquel vous pouvez par exemple vous prêter:
Choisissez une semaine lors de laquelle vous avez un peu plus de temps et/ou d'énergie
Lors de cette semaine, chaque jour:
prendre le temps, le matin, d'évaluer la qualité de votre nuit et votre niveau d'énergie actuel.
en milieu de matinée, faites une pause dans vos activités (vous pouvez pour cela vous prévoir un rappel) et prenez le temps de vous poser la question: avez-vous suffisamment bu, mangé, avez-vous besoin d'aller aux toilettes? Quel est votre niveau d'énergie? Avez vous besoin de prendre l'air ou d'encore autre chose?
à midi, prenez également le temps d'évaluer votre niveau d'énergie et vos besoins actuels.
coupez votre après-midi en sections de 2 ou 3 heures pour entre chaque section, réaliser de nouveau cette évaluation.
Puis, après votre dîner, prenez le temps à nouveau d'évaluer tous vos besoins et votre niveau d'énergie. Profitez-en pour choisir de nouvelles façons de passer votre temps avant de vous coucher, faites des choses auxquelles vous pensez parfois, mais sans jamais les faire. Puis observez ce que cela vous a apporté et ce que cela vous a coûté.
À la fin de la semaine, faites le bilan:
comment ont évolué vos besoins au cours de la semaine?
votre capacité à détecter vos besoins a-t-elle évolué?
quel est votre niveau d'énergie après avoir passé une semaine plus attentifs à vos besoin?
avez-vous observé une influence positive sur votre travail, vos relations, autre?
Biensur, ceci n'est qu'une proposition et il existe bien d'autres façons d'explorer vos besoins et d'apprendre à les reconnaître (par exemple, en se mettant plus à l'écoute de notre corps et de ses signes).
Une fois que vous savez reconnaître vos besoins, l'étape suivante est de les mettre en priorité, face à notre habitude de les mettre en dernière position.
Mettre mes besoins en priorités
L'exercice que je vous propose, c'est par exemple d'observer dans quels contextes il vous est plus difficile ou plus facile de vous occuper de vous. Cela vous permettra de connaître vos talons d’Achille et de savoir où sont les changements nécessaires.
Pour cela, voici quelques questions qui vous aideront:
Aujourd'hui, quels sont les besoins que j'ai ressentis et mis en dessous de la pile?
Face à quelle(s) personne(s) ai-je le plus tendance à m'oublier?
Dans quel(s) contexte(s) m'est-il plus difficile de répondre à tel ou tel besoin?
Ceci est un début, une phase d'introspection. Afin de passer à l'action, la proposition est différente.
Je vous invite ici aux instructions suivantes:
chaque fois que vous ressentez un besoin (quelle que soit sa place dans la pyramide), notez le quelque part à l'écrit
afin de décider si oui ou non vous répondez à ce besoin aujourd'hui, prenez le temps de réflexion:
quels sont les impacts si je ne réponds pas à ce besoin du tout (long terme)?
quels sont les impacts si je ne réponds pas à ce besoin aujourd'hui (court terme)?
quels sont les avantage si je réponds à ce besoin aujourd'hui (court terme) ou un jour (long terme)?
aux vues de mes réponses précédentes, sur une échelle de 0 à 10, quelle est l'importance de répondre à ce besoin (0= pas important 10=très important)?
aux vues de mes réponses précédentes, sur une échelle de 0 à 10, quelle est l'urgence de répondre à ce besoin (0=pas urgent 10= très urgent)?
Vous pouvez maintenant décider de ce que vous faites de votre besoin.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez gagner en bien-être en apprenant à vous occuper de vos besoins de façon plus équilibrée, mais que vous bloquez, que cela vous semble une montagne, ou que vous souhaitez simplement avoir des résultats plus rapides qu'en essayant seul(e), vous pouvez faire appel à En Equilibre Coaching.
Notre Coach professionnelle certifiée vous accompagnera dans vos démarche pour vous réapproprier vos besoins, leur donner la priorité, savoir communiquer avec votre entourage et même poser vos limites si nécessaire.
Pour tout renseignement, ou pour réserver un appel gratuit, contactez Gwendoline Guesnard au 0652484893 ou par mail à en_equilibre.coaching@outlook.fr
Retrouvez bientôt...
Sur le même thème, retrouvez bientôt notre article "Comment différencier mes besoins de mes envies".
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